Kaleb - Myra Eljundir

Je n'ai pas aimé :

● Le résumé

● L'écriture

Oui, pour ceux qui ont remarqué, j'ai mis "le résumé" dans les deux catégories et c'est pour une bonne raison : j'ai acheté ce livre en grande partie pour sa quatrième de couverture que j'ai adorée et je me suis sentie trahie. Je la trouve plutôt mensongère, j'avais des attentes en ce qui concerne le personnage de Kaleb auxquelles le roman n'a pas du tout répondu. Mélo est d'accord avec moi : le résumé fait très envie et la suite laisse à désirer.

Kaleb est du genre beau-gosse charmeur, coureur de jupons, ce qui déjà ne fait pas de lui un héros exemplaire. Sans le savoir, il utilisait depuis toujours ses pouvoirs d'"empathe" pour parvenir à ses fins : il parvient à inspirer aux personnes qu'il rencontre les sentiments qu'il souhaite. Pourtant, il n'a pas mauvais fond. Mais ses dons vont s'exacerber et il va comprendre que quelque chose ne tourne pas rond lorsqu'il perd plus d'une fois le contrôle de lui-même.

Voilà pour planter le décor, ce que j'aurai aimé lire sur la quatrième de couverture. Cela m'aurait préparée à ce que j'allais découvrir : plutôt que d'attendre un véritable anti-héros, on tombe sur un jeune homme qui ne prend pas plaisir à s'emparer des émotions des autres et encore moins à les capter contre son gré. Ça le rend malade, et pas qu'au sens figuré, et il se déteste plus d'une fois. Finalement, il atteint peut-être un point de non-retour tardivement dans le roman, mais ne le dépasse pas au début, puisqu'il n'aime cette sensation de pouvoir que lorsqu'il n'est pas vraiment lui-même.

Cela mis à part, le roman présente une idée originale et assez bien développée. Je n'ai pas tellement aimé le rapport au volcan : tout paraît tellement plausible et scientifique qu'appeler des personnes "enfant du volcan" me paraît décalé. Mais c'est pour chipoter. J'ai beaucoup aimé l'histoire des jumeaux que l'on découvre en parallèle des progrès de Kaleb et qui nous offre une autre vision des pouvoirs des EDV. Les leçons qu'en tire l'assistante du colonel donnent une bonne idée de ce qu'est le bourrage de crâne et l'embrigadement. Robin, Vulcan et Survivor sont des personnages importants dont on ne devine pas tout de suite les différentes facettes. Un très bon point pour ce roman est le rythme et la progressivité du récit. Le timing entre les révélations est très bien maîtrisé et j'ai beaucoup apprécié les revirements à la fin. Ce n'était pas vraiment des surprises, parce que le lecteur est guidé dans un cheminement, mais ça évite qu'un rebondissement tombe comme un cheveu sur la soupe.

En revanche, et je terminerai là dessus, si j'ai bien aimé le scénario, je n'ai pas du tout aimé le style de l'auteure; trop haché pour moi. On le remarque même dans le résumé. On finit par s'y habituer bien sûr, mais il y a des piqûres de rappel qui viennent gâcher certains passages, sous la forme de suites de phrases nominales très courtes. Certes, ça ajoute à la confusion du récit et correspond à l'état d'esprit du personnage, mais parfois c'est trop. Dans un roman écrit à la troisième personne, c'est presque choquant. Ce roman étant conseillé à un public de plus de 15 ans - et ce n'est pas pour rien - on pourrait s'attendre à des phrases mieux construites.

Pour finir, la fin m'a intriguée, mais pas assez pour que je me précipite sur le deuxième tome. La suite attendra donc un petit moment.