Insurgent, Divergente Tome 2 - Veronica Roth

Le premier tome, que j'ai lu il y a plusieurs années, m'a laissée un très bon souvenir, bien qu'entaché par le film. Je ne pensais cependant pas lire la suite un jour, mais quand j'ai trouvé la trilogie dans une vente d'occasion, je les ai pris. Je n'ai pas du tout regretté cette lecture : je m'attendais à ce que ce roman soit moins bien que son prédécesseur, mais ce n'est pas le cas.

Encore une fois, cette dystopie reste originale dans son scénario. Tout a basculé, les factions sensées protéger la société des vices humains se sont déchirées dans une guerre meurtrière. Chaque individu doit choisir son camp, indépendamment de sa faction d'origine ou de celle qu'il a choisi, mais en faisant appel à son jugement du bien et du mal. Un choix presque impossible pour des personnes à qui il n'a jamais été appris ni imposé : tout allait bien dans cette société, chacun obéissait aux règles de sa faction et en suivait les coutumes.

Premier questionnement, sur les fondements même de cette société : si chaque enfant est élevé dans une faction avec pour seule éducation celle de ses parents, je me demande comment il est possible que certains d'entre eux souhaitent en changer et la raison pour laquelle ce choix est rendu possible... Et la question suivante, pourquoi, puisqu'il y a un mélange de factions chez chaque individu à partir de l'âge de 16 ans, n'y a-t-il pas plus de divergence ? Pourquoi ne le sont-ils pas tous en fait ? Puisqu'ils ont reçu l'éducation d'une première faction, qu'ils gardent en eux on le voit bien dans ce tome, et qu'ils suivent une "mise à niveau" dans une autre faction, ils ont donc des capacités pour les deux...

Je m'arrête là pour les questions, mais elles m'amènent à dire qu'une société fondée sur ce principe ne pouvait pas durer éternellement. C'est donc ce à quoi on assiste dans ce tome, le réveil de la population. Toutes les factions se déchirent entre ceux qui soutiennent les érudits et les autres. Et pourtant, ils tiennent tous à garder leur identité d'Audacieux, ou autre, et se cherchent de nouveaux leaders au lieu de s'allier et de laisser définitivement tomber tout ce qui les sépare. On remarque aussi qu'une nouvelle faction est née : celle des Sans-Factions, qui rassemblent tous les rejetés de la société et qui s'est trouvée un leader.

Ce qui  m'a étonné, c'est qu'il ne semble venir à l'esprit de personne que construire une société complètement nouvelle sans aucune faction serait bien mieux que d'essayer de recoller les morceaux d'un système qui n'a pas fait ses preuves. Tris paraît l'envisager à un moment - encore heureux, c'est ce que j'attendais d'elle au minimum - mais Tobias à l'air d'être fermement contre cette idée. Quant aux autres, ils se demandent juste quelles factions existeront encore après la guerre et s'il s'agira des leurs. Parce que si leur faction sombre, ils ne pourraient bien sûr pas rejoindre celles qui sont victorieuses... Ce qui m'a surpris c'est cet attachement à leur faction alors que beaucoup d'entre eux rejoignent leur famille qui appartient à une autre faction.

Tris n'a pas vraiment d'allégeance, et ça lui est reprochée plus d'une fois. Finalement, elle décide de suivre son instinct envers et contre tout et je ne peux que me répéter : étonnant qu'il n'y ait qu'une seule fille comme ça dans une société. Sa pulsion autodestructrice et son rapport à ses parents qui la suivent un bon moment sont on ne peut plus agaçants mais elle finit par s'en défaire. C'est une sorte de caprice qui la rapproche vraiment de son âge véritable : 16 ans. J'avais complètement oublié ça, elle fait bien plus âgée je trouve, alors quand je l'ai lu je suis tombée des nues. 

L'autre personnage intéressant, c'est Peter : lui aussi n'a aucune allégeance, bien que ça ne soit pas pour les mêmes raisons que Tris. Je l'ai trouvé très réaliste comme personnage et j'espère le retrouver dans le tome suivant.

Christina aussi est assez réaliste, mais dans le genre mouton, donc elle n'a pas grand intérêt.

Parlons de Tobias maintenant. Oh qu'ils sont mignons avec Tris... au début. Ils ne se font pas confiance, j'ai détesté ça : pourquoi Tobias ne la croit jamais ? Il lui demande de l'accompagner partout pour avoir son avis sur telle ou telle situation, mais il ne la croit jamais et n'est jamais prêt à la suivre quand elle a une idée. Il en devient même ridicule parfois. Heureusement ça ne se passe pas comme ça; Tris ne se laisse pas marcher sur les pieds, même si du coup leur relation en devient énervante. Elle se détache de lui pour faire ce qu'elle croit être le mieux. Et arrive la fin... retournement de situation, d'un coup d'un seul il est d'accord avec elle ! Surprise ! J'ai trouvé ça un peu trop facile...

Pour finir, parlons de la fin. Nan promis je ne dévoile rien de plus : la fin est bien. Encore une belle surprise qui nous laisse en plein suspens. Je suis contente d'avoir le tome 3 dans ma PAL, je n'attendrais pas trop longtemps avant de terminer cette trilogie.

Méli