Date de sortie : 2003
Synopsis :
Paris, début du XXème siècle.
Occupé à enquêter sur un trafic d'objet enchanté, Louis Denizrt Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une série de meurtres. Confronté à des gargouilles immortelles et à un puissant sorcier, Griffont n'a d'autre choix que de s'associer à Isabel de Sint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...
J'ai adoré :
● L'écriture
● L'univers
● Les personnages
Je n'ai pas aimé :
● Rien en fait
Je suis tombée sur ce roman au format poche complètement par hasard, et intriguée par le titre et le résumé, j'ai creusé un peu. J'ai décidé de me le procurer et quand j'ai vu la couverture du grand format, je suis tombée complètement sous le charme. C'est comme ça que j'ai découvert la plume merveilleuse de Pierre Pevel.
Je vais donc commencer par vous parler du style d'écriture : de très jolie phrases et un vocabulaire choisi avec soin et qui colle parfaitement au Paris du XXème tel qu'on pourrait se l'imaginer. Les dialogues sont bien menés : il n'y en a aucun de superflu et un certain nombre d'entre eux sont très drôles. Il m'est arrivé de rire toute seule au cours de ma lecture. A plusieurs reprises, l'auteur intervient auprès du lecteur, ce qui peut se révéler surprenant au début, mais qui amène une petite touche d'humour sur certains passages. Sur d'autres, j'ai trouvé en revanche que cela apporte quelques maladresses et lourdeurs. Quant aux descriptions, elles sont magnifiques et nous plongent avec subtilité dans un univers splendide.
On se retrouve dans un Paris qui n'est pas vraiment Paris. Les fées, les enchanteresses, les sorciers, les mages, les gnomes et les dragons côtoient avec beaucoup de naturel les personnes comme vous et moi, dépourvues de pouvoir. L'auteur nous donne une myriade de petits détails sur les différences et les spécificités de chaque race, sans jamais couper le récit. On découvre donc un univers très bien ficelé et le tout parfaitement ancré dans l'époque du XXème avec des détails sur la toilette de ces dames, les clubs de ces messieurs, les calèches et comme je l'ai dit plus haut le vocabulaire. J'ai adoré l'idée de l'OutreMonde relié à Paris, les descriptions de la capitale, Ambremer, sont magnifiques. Parmi mes entités préférées se trouvent les chats ailés et intelligents auxquels il suffit de s'endormir sur un livre pour en connaître le contenu, et les arbres comme les saules rieurs. Rien que l'idée m'a fait sourire.
J'ai aussi beaucoup aimé les personnages, Griffont en particulier, mais Isabel et Lucien également. Azincourt est juste formidablement drôle. Le flegme et l'humour des protagonistes ne va pas sans rappeler ceux que l'on attribut aux anglais, et c'est une réussite de l'auteur puisque c'était le but recherché. La relation entre Griffont et Isabel est encore plus drôle qu'Azincourt, c'est ce qui m'a le plus fait rire je pense et c'est là que la langue française dévoile des nuances formidables : prenez soin au court de votre lecture au tutoiement et au vouvoiement. Ça donne des choses comme :
".... Tu ? On se tutoie à présent ?
- TOUJOURS QUAND ON S'ENGUEULE !"
En ce qui concerne l'histoire en elle-même, j'ai beaucoup aimé l'enquête, les différents fils qui se croisent et s'entre-croisent avant de se rejoindre. Il y a cependant certains points qui peuvent se révéler évidents pour le lecteur.
Pour terminer, Pierre Pevel nous laisse avec une sympathique petite nouvelle après la fin du roman qui remet en scène les personnages que nous venons de laisser. Il y fait quelques petits calembours, je citerai le général Haussont du Clairon. Ça m'a fait sourire et j'ai peur d'en avoir raté au cours de ma lecture : je serai plus attentive pour la suite.
Donc le Paris du XXème, de la magie, une enquête, des personnages plein d'humour : il n'y a rien à rajouter à ce cocktail, c'est une véritable merveille. J'ai donc hâte de mettre la main sur le tome 2 ! J'espère pouvoir le trouver aux Imaginales et me le faire dédicacer par l'auteur !
Méli