The Curse - Marie Rutkoski

Date de sortie : 2017

Synopsis :

Fille du plus célèbre général d'un empire conquérant, Kestrel n'a que deux choix devant elle : s'enrôler dans l'armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n'est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la "malédiction u vainqueur".

Elle ignore qu'elle est encore loin, bien loin, d'avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l'esclave Arin, et comprend qu'il n'est pas qui il paraît... Mais ce qu'elle soupçonne n'est qu'une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à son entourage.

 

Pour en apprendre davantage



J'ai adoré :

● Kestrel et Arin

● L'univers 

● La trame

Je n'ai pas aimé :

● Je n'ai encore rien trouvé

 


 

Au premier abord, je n'ai pas du tout été attirée par ce roman : la couverture - bien que magnifique - me faisait trop penser à celles de la saga de Kiera Cass, La Sélection. En fait, c'est Nine, de la chaîne Les lectures de Nine, qui m'a convaincue de laisser sa chance à cette histoire et je suis on ne peut plus contente de l'avoir fait. Je l'ai lu en une après-midi prolongée tardivement dans la nuit.

 

Je pense que ce que j'ai le plus aimé, c'est le personnage de Kestrel. C'est une jeune fille de la haute société valorienne, qui côtoie une amie un peu superficielle et de héritiers de grosses fortunes. Elle est intelligente et grande stratège et c'est très bien présenté au cours de l'histoire; cela la rend calculatrice et elle est prête à tout pour arriver à ces fins. Pour autant, elle est également très sensible : son opinion sur l'esclavage semble assez éloigné de celui de ses amis, et elle ne supporte pas la maltraitance. Elle est tout le temps en équilibre entre ce dégoût pour ce que son peuple a infligé aux herranis, le dégoût de ce que représente l'esclavage, et ce sentiment de supériorité qui lui vient de son éducation et de sa place privilégiée qui lui permet d'être obéie. Son esprit d'analyse reste objectif et s'oppose souvent à ses désirs et ses coups de tête et accentuant encore cette impression de fil sur lequel elle se déplace en funambule. Alors quand des sentiments un peu plus profond s'en mêlent, on s'attend à ce qu'elle dégringole. Mais les événements vont nous dévoiler un aspect rebelle et une forte détermination, et on voit presque les rouages de son raisonnement tourner alors qu'elle cherche à tout prix des compromis. Elle est également une pianiste virtuose, bravant tous les interdits pour pouvoir pratiquer la musique en cachette. Pour autant, elle n'est pas une héroïne parfaite : son intelligence lui permet de reconnaître elle-même qu'elle est loin d'être bonne guerrière. Par ailleurs, elle ressent toujours le besoin de faire ses preuves, comme une enfant qui attend la fierté de son père, tout en refusant de suivre la volonté de ce dernier. Je vais arrêter là pour Kestrel, mais elle m'a conquise.

Les personnages qui gravitent autour d'elle jouent un grand rôle dans ses prises de décisions, à commencer par son père, puis par la suite l'esclave qu'elle achète. Mais je ne dévoilerai rien sur Arin, bien que des chapitres lui soient dédiés. Je vous laisse découvrir vous-même cet homme.

 

Le socle de l'histoire est très bien ancré : on se trouve au coeur de l'Empire valorien, peuple conquérant, qui a asservi les Herranis. Chaque peuple a ses caractéristiques culturelles, ses pratiques et ses croyances, l'un étant un peuple commerçant et cultivé, l'autre rassemblant des guerriers aguerris et conquérants mais peu attachés à la culture. J'ai trouvé qu'il y avait une vraie profondeur dans cet univers, on a l'impression de le connaître déjà : on ne fait qu'effleurer l'histoire de ces peuples, mais on sent le poids de leurs passés respectifs dans les détails sur les armes, les toilettes, les langues, les différentes coutumes, comme de vraies civilisations. Si l'intrigue se déroule sur la presqu'île d'Herran, on comprend que l'Empire a également des vues sur l'est : j'espère que le tome 2 se déroulera a une plus grande échelle sur le territoire.

 

La trame n'est peut-être pas la plus originale qu'on puisse trouver - ça reste une histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose - mais elle est tellement bien menée, avec des petits détails qui s'emboîtent sans aucun soucis de cohérence, et dans un univers nouveau, qu'on lui pardonne. J'ai même adoré en fait. Rien n'est trop facile, les différentes révélations arrivent au moment juste, tout évolue à un rythme excellent, sans précipitation, les relations en particulier. On ne s'ennuie pas et tous les éléments de l'histoire sont développés juste assez pour qu'il n'y ait pas d'impression de trop peu. Cependant, et ça a été mon seul soucis, j'ai été un peu perdue dans le déroulement des faits, j'ai eu plusieurs fois du mal à saisir à quel moment s'était passé un événement par rapport au moment où il était raconté. Certains passages sont très cruels et assez sanglants, mais ça correspond au sujet : l'esclavage, les duels, les complots, la conquête...

 

Pour conclure, c'est un gros coup de coeur et c'est encore un livre dont je vais attendre la suite avec une très grande impatience. Je vous le conseille vivement, il ne faut pas avoir d'a priori et ne surtout pas hésiter à se plonger dans cette histoire.

 

 

Méli