Date de sortie : 2017
Synopsis :
Qui accepterait de laisser partir un être cher s'il pouvait le garder à ses côtés pour toujours ?
Depuis 2022, les Maisons de départ ressuscitent les morts grâce à des reflets en quatre dimensions qui reproduisent à la perfection le physique, le caractère, et le petit je-ne-sais-quoi qui appartient à chacun. Les visiteurs affluent dans les salons et le parc du manoir Edelweiss, la plus célèbre des Maisons de départ, pour passer du temps avec ceux qu'ils aimaient. Daniel a grandi entre ces murs, ses meilleurs amis sont des reflets. Jusqu'à ce qu'il rencontre Violette, une fille imprévisible et lumineuse... Bien vivante.
Pour en savoir plus, on vous invite à suivre ce lien
J'ai aimé :
● Les thèmes
● Le scénario
Je n'ai pas aimé :
● Le manque de surprise
J'ai aimé :
●L'approche de la mort
● La technologie
Je n'ai pas aimé :
● Une lecture un peu trop jeunesse
Tout d'abord, sachez que nous nous sommes rejointes sur un certain nombre de points concernant ce roman. À commencer par l'objet en lui-même : une jolie couverture, intrigante, qui donne envie d'en savoir plus et une quatrième de couverture qui amène des questions. Il s'agit incontestablement d'un one-shot, d'un total de 345 pages, écrit d'une police qui paraît plus grande que la moyenne et avec des marges un peu trop grandes à notre goût.
Cela donne l'intuition, vérifiée par la suite, que le public visé est plutôt jeune. En effet, rajoutons à cela un style d'écriture simple et pas franchement extraordinaire, nous avons une histoire très abordable pour les 10-12 ans, voir peut-être moins.
En ce qui concerne le décor et les personnages, commençons par le prologue : vivant, lumineux, plein de couleurs et quelques descriptions. Par la suite en revanche, tout semble éthéré, sans réel consistance, comme si l'on se trouvait dans un rêve éveillé. C'est une impression particulière mais pas désagréable. Ce qui nous a le plus dérangé au début de notre lecture, c'est le manque de mise en situation. On est un peu précipité et on n'apprend le prénom du héros qu'à la fin du premier chapitre. On sent que c'est fait exprès mais ça reste assez déstabilisant. Après une soixantaine de pages, l'histoire devient plus prenante et le manque de détails se fait moins sentir. Les deux personnages autour desquels tournent cette histoire sont très sympathiques : si le prologue se centre sur Violette, on l'oublie dès le chapitre 1 pour prendre le point de vue de Daniel, jusqu'au moment où on comprend que le garçon qu'elle rencontre à la fin du prologue n'est autre que notre héros.
Ce que l'on a trouvé le plus intéressant, ce sont les thèmes abordés dans ce roman, en particulier la façon dont l'humain lutte contre la mort à l'aide de la technologie. On peut donc se demander si des représentations holographiques, réalisées avec des détails tels que la personnalité et les souvenirs du défunt, permettent de palier la disparition d'un être cher. Est-ce qu'une mère aimante, présente, réconfortante mais qu'on ne peut toucher et qui n'a pas d'existence propre est réellement mieux qu'une mère inexistante ? Le roman apporte deux points de vue très différents à ce sujet, l'un venant en particulier de la préceptrice de Daniel.
On peut également se demander ce qui fait réellement un être humain : ses souvenirs, sa personnalité, son physique, sa voix, son odeur ? La sensation d'une présence palpable ?
Enfin le troisième point est l'utilisation de la technologie pour écarter tout ce qui nous blesse. Dans les maisons de deuil, une intelligence artificielle est chargée de faire "vivre" chaque mort, de lui donner toutes les subtilités qui faisaient son identité aux yeux des endeuillés. On est d'ailleurs en présence d'une IA qui n'est pas méchante : après La Faucheuse, de Neal Shusterman, c'est la deuxième fois que l'on rencontre enfin une IA qui sort des stéréotypes de l'IA destructrice qui prend le pouvoir. Cela dit, cette histoire rappelle quand même que l'humain peut être dépassé par ses créations puisque l'IA en question prend de plus en plus d'initiatives mal perçues par ses propriétaires.
En ce qui concerne la fin, elle aurait pu être très émouvante et triste si un dernier rebondissement n'avait pas coupé un peu dans cette émotion. C'est dommage.
Pour conclure, tout au long du livre on suit Dan qui grandit et découvre à la fois la vie et ce qu'est la vraie mort, tout en se cherchant. Adolescent enfermé toute sa vie dans la Maison de Deuil, il rêve de liberté, de couleurs, d'odeur et de vie. Il découvre quelqu'un tout à l'opposé de lui, découvre qu'on peut vivre sans aucune technologie, et en même temps, il découvre l'amour. C'est une histoire mignonne, les quelques passages épistolaires sont vraiment sympathiques et les rebondissements peuvent être originaux. C'est une jolie histoire, un bon moment détente et ça se lit très vite.
Selon Méli
Pour ma part, j'ai senti venir les rebondissements à des kilomètres. D'un côté, c'est sympa parce qu'on poursuit la lecture pour savoir si oui ou non notre théorie est vérifiée, mais d'un autre côté, ça gâche un peu l'effet de surprise.
Ça reste tout de même une histoire très mignonne, j'ai même été émue - pour changer, j'ai versé ma petite larme hein. J'ai beaucoup aimé voir Daniel prendre ses distances avec l'intelligence artificielle, comprendre la réalité de l'absence d'une mère ou d'une amie décédée, et celle d'un père bien vivant. J'aurai aimé voir sa relation avec son père évoluer encore davantage.
Très jolie petite historie.
Selon Mélo
Je n'ai pas tout vu venir à des kilomètres comme Méli. Certes, à partir d'un moment la fin m'a paru évidente, mais bon rien de bien déplorable, je n'en demande pas
tant à toutes mes lectures.
Néanmoins j'ai ressenti une petite déception à cause du résumé. J'ai dû le lire trop vite car je ne pensais pas que les maisons de départ étaient occupées par l'image de morts grâce à une IA, je m'attendais à ce que cela soit plus magique. Cependant, l'approche avec l'IA était une solution très intéressante tout de même.
En bref, c'est une petite histoire pour former la jeunesse, une lecture rapide et agréable, pleine de sens.
Méli &
Mélo