Date de sortie : 2015
Synopsis :
Quels sont ces étranges maux qui affligent les habitants de Peakwood, petite ville du Montana, USA ? D'où viennent les blessures qui apparaissent sur le corps de certains de ses habitants ? Pourquoi d'autre commencent-ils à agir étrangement ?
Seuls Chayton, le médecin de la ville, et son père, vieux chaman au savoir ancestral, savent reconnaître les signes. Le bouleversement qui approche. Quelque chose en lien avec un accident qui n'aurait jamais dû avoir lieu, dix ans plus tôt. Un secret dont ils ont juré de ne jamais reparler...
Félicitation, la mort vous offre une seconde chance...
J'ai aimé :
● La richesse des personnages
● L'ambiance très réaliste
● La fin
Pour ceux qui ont manqué les derniers épisodes, j'ai gagné ce roman en participant au concours d'Hélène de la chaîne youtube Hélène Petitelfe, en même temps que la Mère des Eaux, dont je vous ai déjà parlé. Une vidéo sur ces deux romans est en ligne sur notre chaîne, je vous la mets ici :
Dès que je suis rentrée des Imaginales, j'ai commencé les Enfants de Peakwood : des deux, c'était celui que je voulais le plus découvrir. Je ne m'attendais pas du tout à lire ce que j'y ai trouvé. Vous avez lu le résumé; eh bien je m'attendais à ce que l'histoire de ce roman tourne autour du fameux accident. Je pensais que le personnage principal serait en quête de vérité, essaierait de comprendre les événements, et qu'il découvrirait peu à peu le lien avec l'accident, mais surtout la nature de cet accident. Il me semblait presque évident que le fameux docteur Chayton serait introuvable et que son père refuserait d'apporter son aide dans cette forme d'enquête.
Ce n'est pas du tout une enquête et le mystère ne tourne pas du tout autour de la nature de l'accident : dès le prologue, le lecteur sait ce qu'il est advenu. Le lien entre cet événement et les bizarreries qui arrivent 10 ans plus tard ne sont pas non plus le cœur du problème, puisque c'est expliqué assez rapidement. Et enfin, Chayton est le personnage principal : loin de fuir un problème dont il a compris la source, il met tout en œuvre pour stopper ce phénomène surnaturel. Il comprend ce qu'il se passe et seul son ascendance indienne et sa culture chamane lui permettent d'y croire. Les habitants de Peakwood ne sont pas dans le même cas et il va se heurter à leur incompréhension.
On ne suit pas que le docteur dans cette histoire, il y a plusieurs autres personnages avec lesquelles on reste plus ou moins longtemps. Tout d'abord, un jeune adolescent absolument brillant, Tom, qui doit faire face à une forme de harcèlement, à la jalousie et aux premiers émois amoureux. Andrew, ancien chauffeur de bus, tient la station essence de la ville tout en travaillant sur son futur best-seller. Jenny, ancienne institutrice, dont la vie a été réduite à néant, tente de se relever en donnant des cours particulier. Helen, la mère de Tom, essaye de vaincre l'alcoolisme. Kevin, un jeune garçon hanté par un père violent, plonge dans les affres de la violence. Je n'en ai cité que quelques uns : il y a tellement de personnages qu'on a l'impression de suivre chacun des habitants de la ville. On se rend finalement compte qu'il y en a beaucoup plus que ceux dont on a le point de vue. J'ai adoré découvrir les histoires de chacun d'entre eux, les liens qu'ils entretiennent les uns avec les autres : l'ambiance d'une petite ville isolée est très bien rendue.
Alors quand le blizzard s'abat sur Peakwood, on se sent réellement coupé du monde et la tension monte. On sent le froid qui s'infiltre partout, on voit la neige et on entend le vent qui souffle. Dans ce décor de tourmente, de véritables démons surgissent et des zombies envoyés par une obscure divinité viennent prendre des vies. Chacun de nos personnages fait face à sa manière : impossible de savoir lesquels vont s'en sortir. On a eu le temps de s'attacher à eux et ils sont sur le fil, une page de tournée et ils peuvent être mort. Mais pour le savoir, tourner une seule page ne suffira pas car la forme du roman chorale nous force à les abandonner aux pires moments !
La fin est émouvante et je l'ai trouvée plus posée que dans la Mère des Eaux : le lecteur a le droit à un épilogue réconfortant, dans la chaleur d'un été.
Ce roman m'a vraiment secouée. Frileuse comme je suis, il ne m'a pas fallu longtemps pour être totalement emportée dans cet hiver du Montana. Ajoutez à cela les visions de cauchemars, la peur que j'ai ressenti pour les personnages, et de l'émotion à la fin : voilà les raisons pour lesquelles j'ai attendu un peu avant de me lancer dans la Mère des Eaux. Tout comme ce dernier, Les Enfants de Peakwood se lit très vite et les événements se bousculent sur quelques jours haletants. Le gros point fort de ce roman tient dans la richesse de chacun des personnages et dans une ambiance très réaliste et pourtant complètement empreinte de surnaturel. Ce n'est pas un thriller sanglant, ce n'est pas ultra flippant, mais la magie ancestrale des chamanes, si bien ancrée dans le réel, donne à ce roman toute son originalité.
Vous hésitez toujours à découvrir Rod Marty ? Je ne peux que vous encourager à vous lancer. Je vais attendre avec impatience un prochain roman de cet auteur.
Méli