L'Elixir d'Oubli - Pierre Pevel


Date de sortie : 2004

Synopsis :

  

Paris, début du XXème siècle.

Louis Denizart Hippolyte Griffont est sur une nouvelle affaire de meurtre. La victime est un antiquaire apparemment sans histoires, mais l'enquête du mage le conduit à un nom que beaucoup redoutent : Giacomo Nero. Cet ambitieux mage noir pourrait bien être mêlé à une intrigue trouvant ses origines à l'époque de la Régence. En ce temps-là, Griffont était le chevalier Castelgriffe. Erudit désinvolte et mage libertin, il s'apprêtait à affronter une société secrète et, ce faisant, collaborait pour la première fois avec une certaine baronne de Saint-Gil. Cependant, révéler aujourd'hui les secrets du siècle passé pourrait bien éveiller un conflit s'étendant jusqu'à l'OutreMonde...

 

Pour en apprendre davantage



J'ai aimé :

● L'écriture

● L'univers

● Arsène Lupin !

● Le passé de nos héros

Je n'ai pas aimé :

● Le scénario à l'époque de la Régence

● Le début

 


 

J'avais beaucoup aimé le premier tome et j'avais profité des Imaginales pour me procurer le deuxième avec une petite dédicace. Je me suis plongée dedans dès que j'ai pu, trop heureuse de retrouver Louis Griffont et Isabelle de Saint-Gil. Malheureusement, il ne m'a pas plu autant que le précédent.

 

L'écriture est toujours superbe et pleine d'humour, Pierre Pevel s'adresse toujours au lecteur, ce qui donne parfois l'impression d'une conversation entre amis. L'univers, bien sûr, est toujours aussi merveilleux. On découvre de nouvelles créatures de l'OutreMonde, comme les trolls et les minimets, ainsi qu'une nouvelle manière d'entrer dans l'OutreMonde. Mes personnages préférés sont bien présents, toujours aussi susceptibles, brillants, drôles et amoureux. Donc le soucis ne vient pas de là.

 

Il se trouve que ce roman se déroule sur deux temps : un premier à la Belle-Epoque, peu après les événements du premier tome, et l'autre partie prend pied à l'époque de la Régence. Il y a un lien entre les deux bien sûr, mais je l'ai trouvé un peu trop alambiqué parfois. Je n'ai pas particulièrement aimé les passages dans le passé : le véritable bon point de ces pages pour moi c'est que l'on en apprend davantage sur nos héros, sur leur passé et sur la façon dont ils se sont rencontrés et aimés. En revanche, la quête du "grand méchant du passé", quand j'en ai appris le dénouement, m'a vraiment déçue : je ne m'attendais pas à une mascarade parce que le plan d'origine, que nos héros parviennent à déjouer, était déjà bien trouvé. Le fait de rajouter une couche par dessus, que l'on apprend qu'à la tout fin en plus, j'ai trouvé ça dommage. Ça m'a paru tomber un peu de nulle part, même s'il y a une explication. De plus, ça rabaisse drôlement le niveau de nos héros : sans leur enlever leur courage, ça leur ôte tout leur mérite. C'est presque insultant pour eux.

 

Par ailleurs, le début ne m'a pas enchantée non plus. Un premier chapitre nous remet dans le bain sur une nouvelle enquête, légère mais qui a l'air passionnante, avec Louis Griffont en enquêteur. Et on a le droit après à un gros passage avec les minimets, qui ne m'a pas paru absolument indispensable. C'est un moyen d'amener le véritable nœud de l'histoire de façon originale certes, mais ça ne m'a pas passionnée.

 

Dans la partie Belle Époque, on plonge dans une enquête parsemée de corps, d'appels téléphoniques, d'incestes... Là pour le coup, l'histoire était juste géniale, j'ai adoré. C'est dans le même esprit que le tome un, on circule dans Paris à la recherche de renseignements. J'ai eu également une véritable frayeur - pendant bien cinquante pages, j'ai maudit Pierre Pevel - du genre qui vous fait rater un battement de cœur. Isabelle de Saint-Gil semble avoir délaissé son métier de cambrioleuse mais se montre toujours aussi intelligente et vive. On retrouve aussi des personnages secondaires que j'avais beaucoup appréciés comme l'inspecteur Farroux, désormais à la tête de son unité, Auguste et Lucien dans un duo comique. On croise également Méliès une nouvelle fois. Mais ce que j'ai adoré, par-dessus tout, ça a été de rencontrer Arsène Lupin, à plusieurs reprises. Je croise les doigts pour le revoir, et si possible dans un rôle important, dans le tome suivant. C'est un personnage que j'adore; j'ai lu presque tous les Maurice Leblanc le mettant en scène, et je sais que je les relirai avec plaisir. Un peu comme les Sherlock Holmes quoi.

 

Donc pour conclure, j'ai adoré retrouver les personnages du premier tome, ainsi qu'en apprendre davantage sur le passé de Griffont et de la baronne, et une grande partie de l'intrigue à la Belle Époque m'a bien plu. Le début ne m'a pas trop emballée et le dénouement qui relie les affaires du passé et du présent m'a vraiment déçu. Je ne suis pas tellement pressée de lire la suite - je pense que je commencerai Haut-Royaume entre temps - mais je sais que j'aurai un réel plaisir à accompagner une fois encore ces personnages dans une nouvelle aventure.

 

Méli