The Book of Ivy - Amy Engel


Date de sortie : 2015

Synopsis :

 

Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.

J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.

Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…

Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.

 

Pour en apprendre davantage



J'ai aimé :

● Le paradoxe d'Ivy

● La romance

● Le personnage de Bishop

Je n'ai pas aimé :

● Le peu d'originalité peut-être

● Le peu d'intérêt du deuxième tome


 

Cela faisait un moment que le premier tome me tentait, mais j'hésitais à me le procurer parce que le résumé ne vend rien de révolutionnaire et laisse supposer une histoire assez banale. Quand je l'ai trouvé d'occasion, je me suis lancée et je n'ai pas été déçue.

 

Il est clair que le scénario du premier tome ne casse pas trois pattes à un canard, cependant les choses sont bien amenées, sans la précipitation que je craignais au vu de la taille du roman.  On découvre donc un monde anéantie mais une civilisation bien vivante s'est cloîtrée dans une ville, à l'abri d'une barrière. A l'intérieur, il y a deux camps : celui des Lattimer et celui des Westfall, les deux fondateurs de la ville : depuis la défaite des Westfall, cette famille prépare son coup d'état. Ivy, la cadette, est l'arme la plus évidente, puisqu'elle doit épouser le fils Lattimer.

 

Le roman est écrit à la première personne du singulier, et nous sommes dans la tête d'Ivy. Le lecteur peut donc voir la jeune fille évoluer à mesure qu'avance le plan de son père. Si elle n'a jamais eu son mot à dire, l'endoctrinement a bien fonctionné et elle est, au début, prête à tout pour mener sa tâche à bien. Et lorsque dans un moment de faiblesse, elle se détourne un peu de son objectif, sa soeur, une folle furieuse, vient lui rappeler que le fils Lattimer doit mourir, qu'il est l'engeance de son père et donc au moins aussi mauvais que lui. Si Ivy est un personnage très intéressant, j'ai préféré Bishop. En fait, en règle général, je préfère les Lattimer : je pense que malgré tout leurs beaux discours, il n'y a que la folie qui guide les Westfall - le père et l'aîné, et leurs adversaires ont beaucoup plus de bon sens. Alors peut-être que je me suis fait manipuler durant ma lecture, mais je vote pour les Lattimer.

 

En effet, on rencontre plus d'une fois le père Lattimer : il est clair qu'il n'est pas blanc comme neige, mais il ne cherche aucune vengeance et il comprend ce à quoi il fait face. Bishop, de son côté, est encore plus évolué. Patient, compréhensif, il fait contre mauvaise fortune bon coeur. Son caractère calme lui permet de dompter une Ivy sur-réactive et la transforme peu à peu. Cependant, il n'est pas aussi innocent et pur qu'un agneau. S'il est toujours guidé par de bonnes intentions, il lui arrive de commettre des actes lourds de conséquences avec beaucoup de sang-froid. C'est en cela que j'aime ce personnage : c'est une bonne personne, et quand il n'y a pas moyen de faire autrement, il fait la justice lui-même. Il est également extrêmement attendrissant.

 

C'est grâce à ce caractère qu'à son époux, qu'Ivy change. Elle est tout en paradoxe et on comprend rapidement qu'elle cherche sa propre identité, au-delà de ses obligations d'épouse et de ses devoirs de fille. La transformation n'est absolument pas brutale et elle est très bien décrite, et se fait à mesure que la romance évolue. Dans toutes ses décisions, on comprend ce qu'il se passe dans sa tête et dans son coeur, et plus encore. On sent presque ses suées d'angoisse et ses entrailles qui se tordent de peur chaque fois qu'elle passe à l'action.

 

Bien que le scénario soit prévisible, il y a plusieurs événements qui viennent perturber les décisions d'Ivy et qui nous entraînent à chaque fois quelques pages plus loin. J'ai tellement accroché à ce premier tome que je l'ai lu presque d'une traite, jusqu'à une heure avancée. La romance est mignonne et agréable. En bref, c'est une jolie lecture.

 

Avant de vous laisser, je vais terminer avec quelques mots au sujet du second tome. La fin du premier étant un cliffhanger, dur de ne pas tenter de lire la suite. Malheureusement, le scénario n'est absolument pas à la hauteur et ce deuxième tome n'apporte rien à l'histoire. J'ai bien aimé, je ne dis pas le contraire, mais j'associe presque ce roman à du fan-service, même si le terme est un peu fort. L'auteure connaissait la fin de son histoire, la fin de sa romance, et voulait nous la partager avec ses lecteurs - du moins c'est l'impression que cela donne. Vue la taille des deux romans, il est très dommage de ne pas en avoir fait qu'un seul, quitte à retirer certaine longueur du deuxième tome, qui aurait eu beaucoup plus de sens, plutôt que de faire un deuxième. Si vous le lisez, je vous conseille donc de le voir comme la fin du premier tome, plutôt que comme une suite. 

 

Méli