Résumé :
Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.
Jean-Baptiste Andrea livre ici son premier roman. Ode à la liberté, à l’imaginaire, et à la différence, Ma Reine est un texte à hauteur d’enfants. L’auteur y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées et signe récit pictural aux images justes et fulgurantes qui nous immerge en Provence, un été 1965.
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Les points forts :
● L'écriture
● L'originalité
● L'atmosphère
Tout commence par la rentrée littéraire et le petit challenge personnel que je m'étais lancé : lire des livres que je n'ai pas l'habitude de lire, me sortir de mon
confort de lecture . C'est ainsi que je suis tombée sur Ma Reine, roman qui m'a intrigué. Par le suite, une rencontre au Livre sur la Place a achevé ma décision de l'acheter et de lire
immédiatement.
Tout d'abord quelque mot sur l'auteur : il s'agit d'une réalisateur scénariste qui entre dans le monde de l'écriture romanesque avec ce premier roman. Il l'écrit à
la première personne, mais une première personne inhabituelle, avec un personnage différent mais clairvoyant, lucide sur sa condition. J'ai aimé dès les premières pages. Nous parcourons
l'histoire du point de vue de ce personnage, on découvre des paysages banaux mais décrit d'une façon onirique par ce personnage. Nous avons le droit à une vision belle et différente du monde qui
nous entoure. Comme si nous étions dans un rêve et non dans la réalité, en quelques sortes. De ce fait, l'écriture n'est pas la seule chose inhabituelle. C'est frais et original.
Ensuite, ne vous attendez pas à une romance à l'eau de rose toute douce, pleine d'espoir. C'est un roman à la fois triste et heureux, c'est un roman rempli d'émotions. Je dois reconnaître que j'ai été mal à l'aise à plusieurs reprises durant ma lecture. A tel point que j'ai dû m'accrocher pour continuer à lire quelques pages jusqu'à ce que ce malaise laisse la place à d'autres émotions. En parlant d'émotions, elles sont permises par le personnage principal, différent et incompris. Il m'a un peu fait pensé au roman Des fleurs pour Algernon où le personnage très bête au début voit son intelligence augmenter de manière spectaculaire. C'est un personnage très touchant tout comme dans Ma Reine. Grâce au fait qu'on voit le monde par ses yeux, on se rend compte qu'il n'est pas aussi stupide que le pense les autres personnes, il a juste une vision différente du monde.
Enfin, passons à la structure de ce roman initiatique: le roman est découpé en tout petits chapitres, c'est assez inhabituel mais facilite la lecture je trouve.
Je vais finir cette chronique en parlant de la fin. C'est une fin notable, ce genre de fin qui laisse le lecteur choisir, imaginer ce qui s'est réellement passé. Certes cela m'a laissé sur ma faim mais ça correspond à l'atmosphère qui se dégage du roman. Pour moi il s'agit d'un sans faute de la part de l'auteur. Un très bon premier roman, une histoire d'amour originale qui s'éloigne de la définition de romance que l'on a dans la plupart des romans d'amour actuels.
Mélo