Shadow and Bone - Leigh Bardugo


Synopsis :

Le royaume de la Ravka est maudit depuis des millénaires. Son destin repose désormais sur les épaules d'une orpheline.

Alina a été recrutée par l'Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d'enfance frôle la mort lors d'un raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée... Le monde des Grisha est dangereux et les pièges nombreux.

À qui Alina pourra-t-elle accorder sa confiance, alors que la seule personne sur laquelle elle pouvait compter n'est plus en mesure de l'aider?

 

Pour en apprendre davantage



J'ai aimé :

● Les personnages

● Les rebondissements

● L'univers


Lorsqu'on a fini et adoré Six of Crows, j'imagine que c'est assez naturellement que l'on se dirige vers Grisha, dont la duologie est un spin-off. J'hésitais : anglais, français... finalement la couverture en anglais m'a complètement séduite et j'ai eu la chance de tomber sur un exemplaire Hardback - ça rajoute un petit charme - pour pas très cher. Et puis bon, c'est l'occasion de lire un peu plus en anglais : au passage, depuis septembre j'ai lu un livre par mois dans la langue de Shakespear, donc je suis fière, voilà.

 

Comme je l'ai lu en anglais, je ne peux pas vous dire grand chose de l'écriture, si ce n'est qu'elle est abordable. J'ai eu quelques soucis de vocabulaire, mais rien d'insurmontable. Cependant, si l'auteure est restée dans le même style d'écriture et que la traduction est aussi bonne que pour Six of Crows, ça doit être très beau : j'avais beaucoup apprécié la plume dans la duologie et ce roman recèle un côté un peu plus poétique et magique - loin du glauque de Ketterdam. A la différence de Six of Crows cependant, nous trouvons ici une écriture à la première personne, et nous suivons uniquement Alina.

 

Alina donc est une jeune fille qui s'est engagée dans l'armée en sortant de l'orphelinat, avec son meilleur ami, dont elle est amoureuse. Elle n'imaginait rien de plus qu'être cartographe jusqu'à ce fameux raid dont parle le résumé : elle devient alors le centre de l'attention et un lourd destin, qu'elle craint et qu'elle se pense incapable de suivre, lui tombe sur les épaules. J'ai beaucoup aimé ce personnage : elle est sarcastique, ce qui lui sert de façade pour cacher ses sentiments, ses élans amoureux sont réalistes et correspondent bien, à mon sens, à une adolescente. Elle découvre tout d'un oeil nouveau, ce qui permet au lecteur de comprendre les choses en même temps qu'elle, elle est honnête et bienveillante, fait de son mieux. Un peu naïve, sûrement, et complètement bousculée par les événements. Elle m'a touchée et attendrie.

En ce qui concerne son meilleur ami, eh bien, c'est un point de vue très féminin, mais je l'ai trouvé très masculin. Un ado charmeur et charmant, qui ne sait pas trop lui-même ce qu'il ressent, qui sait encore moins l'exprimer; courageux à côté de ça, et un ami indéfectible. Ce n'est pas vraiment un personnage principal au sens où il n'est pas très actif avant la fin du roman, mais il est au centre des actions d'Alina. En revanche, l'autre personnage masculin est beaucoup plus présent : il s'agit du Darkling - en anglais du moins. On le sent tout de suite manipulateur; au début il entre complètement dans le cliché du gars mystérieux et puissant.

Je ne peux pas évoquer tous les personnages secondaires, mais je les ai appréciés : Zoya est un peu caricaturale elle aussi et très différente de l'image que l'on a d'elle dans La Cité Corrompue, mais sinon j'ai trouvé les autres assez réalistes. Au passage, on retrouve d'autres personnages évoqués dans Six of Crows, ça fait toujours plaisir.

 

En ce qui concerne l'univers, il est très différent de celui que je connaissais. Nous sommes dans le même monde, mais pas dans le même pays, et les ambiances sont totalement différentes. Comme je le disais, ce roman est un peu plus poétique : nous sommes à Ravka, qui me paraît - pour ce que j'en connais - très largement inspiré de la Russie tsariste, et nous traversons différents paysages, nous découvrons des palais magnifiques. Il y a également un côté plus "fantasy" je trouve, avec l'aspect quête et destiné : bien qu'il ne suive pas les codes des classiques du genre, il n'y a rien de bien surprenant non plus. Ce que j'aime beaucoup dans cet univers, c'est que Leigh Bardugo prend soin de différencier les peuples de son monde : ils ne parlent pas la même langue !  J'aime bien relever ce genre de choses, je trouve que ça démontre que le travail de création est complet, soigné et réfléchi. L'auteure glisse notamment des petits mots - les titres surtout - en russe, quand ce sont des Ravkans; et d'autres langues lorsqu'il s'agit d'autres peuples. Il y a des différences de mœurs également, en bref j'adore.

Du côté des Grishas, parce que c'est quand même un peu le point central de l'univers, j'ai été un peu perdue. J'avais eu un aperçu des différents groupes de Grishas avec leur nom français et ça m'avait déjà pris du temps d'associer les pouvoirs avec les noms qui allaient bien. Là en anglais, ça a été catastrophique. En revanche, contrairement à Six of Crows dans lequel il n'y a que très peu d'explications, ici on a tout ce qu'il faut puisqu'on découvre tout cela en même temps qu'Alina. Les Grishas font partie des points qui me font adorer l'univers, parce que c'est une idée neuve et il n'y a pas de déjà vu.

 

En ce qui concerne l'intrigue, comme je le disais, elle est moins originale que pour la duologie, mais elle reste très sympa. Les rebondissements et les révélations sont intéressantes, et j'ai beaucoup aimé la façon donc Alina réagissait. Il ne faut pas s'attendre à de grosses surprises, mais tout est globalement bien amené, rien ne tombe comme un cheveu sur la soupe.

 

Pour conclure, je compte me procurer la suite assez rapidement : ça c'est l'avantage d'avoir lu le premier en anglais, je ne vais pas attendre la sortie du deuxième. Reste plus qu'à le trouver en hardback, histoire d'avoir une unité. J'ai hâte de connaître la suite de l'histoire qui a fait de Alina Starkov une légende chez les Grishas !

 

Méli