Une couronne d'Os et d'Épines - Emily Norsken

Servir le royaume qu’importe le prix, qu’importe le moyen.

 

Bien au Nord, sur le royaume de Cnàimh, les Dieux, les Anciens et le Os veillent. Le souvenir du roi Teodor dit le Boucher hante toujours ses habitants. Pour survivre aux hivers glacials du dieu Wyrn, ces terres doivent rétablir les alliances défaites sous la lame des conquêtes du feu dirigeant sanguinaire.

 

Nayla appartient au sang sombre, la chamane l’a désignée ainsi lors de son rituel de passage. Corbeau, elle devra devenir.  Elle doit rejoindre cet ordre de femmes pour devenir les yeux et les oreilles du roi des Os, Ingvar le Juste. Guidée par la Reine des Corbeaux, Frihër Agn, Nayla devient Nå, son héritière.




#PLIB2022 #ISBN9782492118043



Une lecture dans le cadre du PLIB2022 !


 

Je ranime un peu ce blog qu'on avait délaissé au profit de YouTube et d'Instagram pour parler d'une lecture que j'ai dû faire pour pouvoir voter pour le gagnant du PLIB2022. 

 

J'ai beaucoup trop de choses à en dire pour que le format Instagram ne me limite pas et je ne peux attendre qu'on ait le temps de tourner et monter une vidéo pour la chaîne.

 

Bref, peu après les résultats des 5 finalistes, dont Une couronne d'Os et d'Épines fait partie, il me restait 3 romans à lire. Je me suis donc hâtée.

 

C'est avec peu d'envie mais sans appréhension que j'ai entamé la lecture de ce roman. 

 

 

Ce ne fut pas une lecture agréable et j'ai beaucoup de points à critiquer qui me paraissent problématiques. Je ne vais pas mâcher mes mots ni adoucir ma chronique donc si pour vous ça a été un immense coup de cœur ou que vous êtes l'auteurice du roman, il vaut peut-être mieux passer votre chemin. Je souhaite livrer mon avis entier sans faire de peine pour autant.

 

 

Je vais commencer doucement avec mon avis sur la narration, l'histoire et l'univers et je finirai par les points problématiques. Mais avant ça, je pose les bases : je suis une lectrice peu impressionnable, je suis habituée à lire du gore, du violent, du dark. Au fil des années, j'ai découvert des romans formidables qui ont affiné mes goûts et m'ont rendue exigeante en termes de plume et de scénario.

 

La plume

La première chose qui m'a sauté aux yeux et aux oreilles dès le début de ma lecture, c'est le choix des mots et les tournures de phrase, alors que d'habitude c'est plus Méli qui est sensible à ces sujets. 

 

Quand je lis une plume bien faite, équilibrée, les mots sonnent justes. Il y a une sorte de musicalité qui se crée, de la beauté tant visuelle qu'auditive (même sans lire à voix haute). Ici ce fut tout l'inverse. Les adjectifs sont too much, on passe de surenchères en surenchères, pour ajouter du drama je suppose. J'ai trouvé parfois les mots mal choisis (choisis plus pour leur effet, leur "grandiosité" que pour leur sens), inadéquats. Certes il y a du vocabulaire, mais il est mal utilisé.

 

Ceci est surtout valable pour les passages où on nous conte la mythologie de l'univers, l'histoire de ses dieux et déesses. Pour le reste, la plume se calme un peu, même si elle ne devient pas non plus incroyable.

 

D'ailleurs ces passages sont intéressants du point de vue de leur construction. Pour me faire un avis plus global, prendre en compte les intentions de l'auteurice avant d'écrire cette chronique, j'ai regardé l'interview réalisée par le PLIB. Iel y explique qu'ils sont issus d'un défi d'écriture où il fallait prendre des cartes du jeu Dixit et s'en inspirer pour écrire des nouvelles. Défi que je trouve très intéressant, un bon moyen d'aboutir à des histoires originales et oniriques. Mais cela donne donc des passages qui n'ont rien à voir avec l'univers de l'histoire et ça se ressent.

 

Le roman est découpé en plusieurs grandes parties et ces récits se trouvent en début de chacune. Sans savoir qu'ils avaient été écrits indépendamment, j'ai senti un manque de lien et de cohérence avec l'histoire et son univers.

 

Enfin, j'ai déjà reproché à certains romans de comparer à outrance le corps des femmes et/ou les femmes à des fleurs (ce n'est ni féministe ni poétique), ici c'est le champ lexical des volatiles qui est utilisé...

 

Le rythme

Ensuite, bien que j'aime les histoires de fantasy qui partent de l'enfance des personnages et narrent les aventures qui les amènent jusqu'à un âge avancé, où on peut donc voir leur construction. Ici la narration a rendu le tout très lent. Le rythme est inégal, parfois ça se lit de manière fluide, parfois ça devient soporifique.

 

On est face à un roman conséquent, de plus de 500 pages, je lisais, lisais et lisais sans avoir l'impression d'avancer. J'avoue avoir lu en diagonale assez tôt dans le récit, m'évitant ainsi des passages peu informatifs. Je suis plutôt douée pour la lecture rapide et je n'ai donc pas raté d'éléments essentiels (et encore moins les parties problématiques).

 

L'esthétique & l'univers

Ce roman a tout de même un point positif, c'est son esthétique et son univers. En effet, certains personnages ont des tatouages, d'autres ont des tenues culturelles ou du maquillage intéressants.

 

De plus, on est amené à voyager dans un univers plutôt vaste, on passe de contrés en contrés qui ont chacune leur originalité, leurs différences, leur culture. Il m'a néanmoins manqué des descriptions de paysages ou de cités m'en mettant plein la vue. On est davantage dans un récit introspectif (centré autour des pensées de l'héroïne) et malgré les lenteurs, il y a un manque de description. Ceci s'explique peut-être par le fait que l'auteurice est aphantasique.

 

Même si ce n'est pas voulu, l'univers semble inspiré d'une mythologie nordique.

 

Les points qui fachent

Par la suite, je vais soulever des points qui m'ont paru problématiques, pour autant, je ne dis pas que c'est le message que voulait transmettre l'auteurice, ni qu'il s'agit de son point de vue. 

 

Le résumé et la communication de la maison d'édition et de l'auteurice nous promet un roman féministe et inclusif, mêlant sororité, complots et engagement autour de la féminité et de la maternité.

 

Avant que l'histoire commence, une page d'avertissement est disponible pour mettre quelques triggers warning: violences physiques, domestiques et sexuelles et anorexie.

 

 

Inclusivité

Pour ce qui est de l'inclusivité, nous avons un personnage non binaire, désigné par "iel", une relation bisexuelle et un personnage asexuel (ce n'est pas clairement dit, mais je pense qu'on peut le définir ainsi). Nous avons également des personnages de différentes couleurs sans avoir de racisme. L'inclusivité est donc bien présente et amenée naturellement et sans jugement. C'est encore assez rare dans la littérature actuelle, mais j'ai bon espoir que ça devienne de plus en plus courant et normal surtout.

 

 

Mais si c'est pour lire un récit engagé sur ces sujets, je vous conseille de vous tourner davantage vers des romans d'Alice Oseman (contemporain), de lire Le prieuré de l'Orangé (un bon gros pavé de fantasy) ou encore vers Baptiste Beaulieu (contemporain et adulte) et Martin Winckler (contemporain et engagé, parfois un soupçon de fantastique), car ici la diversité est présente mais pas approfondie. 

 

Sororité

Pour ce qui est de la sororité, certes l'héroïne fait partie d'un groupe de femmes appelées Corbeaux, mais même si le mot "sororité" est beaucoup utilisé dans le récit (parfois à tort et à travers), on ne ressent pas du tout la solidarité inhérente et à ce genre de groupes. Les Corbeaux entre elles n'ont pas une relation particulièrement saine, il y a surtout des messes basses, des coups dans le dos, des critiques, et peu de bonté, d'indulgence, de soutien. Peut-être y en a-t-il mais en tout cas, il n'est pas montré car on se concentre sur la relation de l'héroïne avec la reine des Corbeaux (et une autre Corbeau assez haut placée dont j'ai oublié le nom), sa mentor et tutrice, ainsi que sur sa relation avec Klae, une de ses consœurs. Les autres Corbeaux sont quasi inexistantes, transparentes

 

On peut néanmoins reconnaître que l'héroïne reste fidèle à sa sororité et garde leurs valeurs en ligne de mire.

 

Complots

Enfin, pour ce qui est des complots, il y en a effectivement mais comme pour l'inclusivité, si c'est ça que vous recherchez, dirigez-vous plutôt vers un autre roman (Le sang de la cité par exemple).

 

On est bien placé dans un univers où la politique et les jeux de pouvoir ont lieu, mais les complots sont plutôt simples, évidents. Et surtout, ils sont quasiment toujours tournés autour du sexe. Je veux dire par là que les seules techniques de manipulation, les seuls moyens de tirer les ficelles du pouvoir, sont d'utiliser le sexe, la prostitution, le viol (uniquement des violences faites sur des femmes d’ailleurs). Alors qu'il y a pléthore d'autres moyens.

 

Enfin, j'ai déjà lu des romans, mangas et vu des séries et films qui mettaient en scène des personnages se prostituant ou utilisant leurs atouts sexuels pour obtenir du pouvoir sans que cela soit problématique. Quand c'est bien amené, qu'il y a des explications permettant de déconstruire les actes et violences subies, ça peut aboutir à une histoire riche et intéressante. Ce n'est pas le cas ici, de plus, les personnages n'en tirent même pas un réel pouvoir, il s'agit juste de violences.

 

Engagement

Apparemment, l'auteurice a voulu exprimer un certain engagement/questionnement autour de la féminité et du choix ou non d'avoir des enfants.

 

Je n'ai pas ressenti cet engagement et au contraire j'ai plutôt ressenti une confusion et des schémas de pensée problématiques.

 

Je dois tout de même reconnaître qu'en effet, iel met en scène des personnages qui n'ont pas d'enfant et ont une vie riche. Et en effet, nous avons eu le droit à une petite phrase sur le fait qu'avec ou sans enfant on peut mener une vie bien remplie et qui en vaut la peine. Mais je n'ai pas noté d'engagement sur la partie choix d'en avoir ou non. Les Corbeaux sont stériles donc ce n'est pas leur choix de ne pas avoir d'enfant. Et c'est commun en fantasy (sans pour autant être de l'engagement) d'avoir des personnages menant une vie marquante sans pour autant connaître la maternité. C'est plutôt dans la vraie vie qu'il y a besoin de militer pour faire valoir notre droit à choisir sans jugement ni questionnement.

 

D'ailleurs, dans cet univers une femme stérile est une femme sans règle. Dans l'interview j'ai eu la sensation d'une confusion ou juste d'un manque de clarté, donc je tiens à préciser que ça ne vaut que pour cet univers, en réalité, une femme peut être stérile et avoir ses règles.

 

Pour ce qui est de la féminité, je vais expliquer par la suite les points qui m'ont dérangée.

 

Trigger warning & violences sexuelles

Avant le début du roman, on nous prévient, et c'est très bien, du contenu qui peut heurter le lecteur. L'anorexie est mentionnée; je n'ai pourtant pas relevé d'éléments à ce sujet, mais ce n'est pas gênant, mieux vaut un avertissement n'ayant pas lieu d'être que pas d'avertissement quand il en faudrait.

 

Par contre, j'ai trouvé que les triggers warning auraient mérité d'être un peu plus explicites. Je suis habituée à lire des romans sombres et violents et pourtant, malgré l'avertissement, je ne m'attendais pas à ça.

 

Avant toute chose, je précise que je n'ai pas d'enfants, il est possible qu'avec un œil de mère ou de père, des éléments qui m'ont échappé vous sautent aux yeux.

 

Je vais illustrer mon propos de telle sorte à ne pas faire de spoil (je ne préciserai pas les personnages concernés, ne révélerai pas d'éléments clés ni de mystères).

 

Dès le début, on est face à un élément problématique (mais ce n'est pas le pire à mon sens) : on assiste à une cérémonie chamanique de passage à l'âge adulte de filles de 11 ans. J'ai clairement eu la sensation de lire un témoignage de violence gynécologique. Ça aurait pu ne pas être gênant, on est dans un univers sombre, il y a les avertissements du début (qui auraient pu mentionner violences sur enfants mais passons). Ce qui me dérange est que la violence ici ne sert pas le récit, et est mal amenée. La cérémonie aurait tout à fait pu se dérouler sans que la chamane use de la force, avec une explication préalable aux jeunes filles et une demande de consentement, puisque dans le cas de cette histoire, la violence présente dans la scène n'apporte rien à l'histoire. Une autre chose qui me gène est qu'il y a donc viol sur des enfants, même si dans l'univers on nous dit qu'elles passent à l'âge adulte, ça reste des enfants de 11 ans.

 

Bref, le début n'est pas reluisant mais le vrai problème est que ça ne s'arrête pas là.

 

Notre personnage a donc subit ce premier viol en l'adoucissant dans sa façon de nous le décrire, en trouvant des excuses et des "justifications". Elle est donc adulte selon les règles de son univers et pourtant, au cours de son apprentissage de Corbeau, on lui dit qu'elle va devoir passer à nouveau par un rituel qui la rendra pleinement adulte. On est face à une première contradiction (sans compter que sa mentor ne cesse de l'infantiliser et de l'appeler "mon enfant" et répète à des moments éloignés qu'elle passe d'enfant à femme, beaucoup de confusion donc, confusion qui est d'ailleurs présente chez l'héroïne quand elle s'introspecte, elle se dit régulièrement qu'elle doit cesser de se comporter en enfant alors qu'on se situe très loin dans le récit, à un âge clairement adulte). Cette nouvelle cérémonie consiste à mettre aux enchères sa virginité

 

Encore une fois, le problème ne réside pas dans le fait que c'est violent : c'est la façon dont s'est traité et amené qui est problématique.

 

Le personnage, encore adolescent mais adulte selon cet univers, est forcé de participer à ce rite par sa mentor qui explique que ça la dégoûte mais qu'elle n'a pas le choix (alors qu'elle a le pouvoir pour faire supprimer cet acte, et nous verrons à la fin du roman que c'était quelque chose de possible) et ensuite nous avons une autre justification qui invoque les traditions, les mémoires, la sororité et les caisses vides du royaume. Si ce discours était déconstruit ou expliqué par la suite, il n'y aurait pas de soucis, mais ici c'est un discours validé, et la mentor en question sera portée aux nues tout du long du récit, décrite comme une personne admirable et remerciée par la victime.

 

Ensuite, le personnage, qui va se faire violer, ne cesse d'alterner entre dégoût et attrait pour cette enchère. J'ai eu la sensation qu'elle faisait un dénis, ce qui aurait été une explication plausible, mais non.

 

Et, voici peut être le pire : lorsque que l'homme qui a remporté l'enchère vient commettre son viol, nous avons un discours autour de son charme, de sa beauté, de son intelligence et la victime finit par adoucir et minimiser ce qu'elle est forcée de vivre finit. Elle en vient même par vouloir le remercier lorsqu'il lui fait un compliment juste après son viol... Dans la continuité, elle remercie également la personne qui l'a enfermée pour la nuit avec cet homme lorsqu'elle la libère... Et pour parachever le tout, elle dit "Merci pour tout" quand sa mentor lui bredouille un minimum d'excuses.

Comme exprimé plus haut, si c'était expliqué par un dénis, ça pourrait convenir, mais ce n'est pas le cas.

 

Comparé à tout ça, c'est anecdotique, mais l'héroïne se demande si elle sera différente une fois qu'elle ne sera plus vierge... Encore un schéma de pensée que je vois trop souvent, comme si c'était écrit sur le front des femmes, comme si ça changeait tout. Heureusement, nous n'avons pas eu de phrase du type : tu es femme maintenant, tu rayonnes etc.

 

Toujours dans le registre des incohérences, le violeur, avant l'acte, lui demande bien correctement son consentement pour l'embrasser, sachant ce qu'il va faire ensuite il n'est peut-être pas le mieux placé pour faire une leçon et mettre un peu d'engagement dans le récit.

 

Cette chronique est déjà bien trop longue, pour voir plus en détails les passages en question, rendez-vous sur Instagram, j'ai mis quelques extraits en stories à la une "PLIB2022 2".

 

Plus loin dans le récit, nous avons tout de même quelques phrases qui se veulent féministes, mais toujours pas de déconstruction de cette enchère.

 

Nous avons encore le droit à de la violence sexuelle par la suite, mais c'est un choix assumé du personnage qui la subira donc ce n'est plus problématique.

 

Incohérences & illogismes

Pour finir, je vais énumérer sans ordre particulier, les incohérences que j’ai relevées.


À contre courant de ces éléments problématiques, nous avons une belle romance qui commence, mais un des personnages lutte contre ses sentiments, car ça ne serait pas bien, ça serait abuser de la personne. Pourquoi ? Ce n'est pas expliqué... Alors qu'à côté de ça, des choses réellement "pas bien" ne sont pas étiquetées comme telles.


Je cherche la petite bête, mais nous avons un personnage illettré, qui apprend petit à petit et fait donc beaucoup de fautes et saute des mots lors de dialogues, sauf à un moment où d'un coup il se met à parler parfaitement avant de reprendre un langage avec des lacunes.


D'un côté nous avons un discours sur le fait que la vie d'une femme sans enfant a autant de valeur que celle d'une femme avec et de l'autre nous avons un dialogue qui explique à une déité mortelle que pour être "immortelle", elle doit faire des enfants... De plus, nous avons également une scène où une mère utilise son bébé comme bouclier alors que le récit n'aborde aucun élément permettant d'expliquer son geste.


L'héroïne n'hésite pas à sortir des punchlines plutôt bien faites à quelques personnages secondaires qu'elle croise sur le fait que "leur corps leurs choix" etc (je pense notamment à des dialogues avec Flammèche, personnage que j'ai trouvé intéressant) mais quand il s'agit de les utiliser pour elle-même, il n'y a plus personne. Et au contraire, elle nous sort des phrases problématiques qui ne seront pas déconstruites par la suite.


Je ne sais pas si je peux appeler ça une incohérence ou même un manque de logique, mais un des points qui m'a le plus attristée après les éléments problématiques c'est que l'héroïne est présentée comme une personne admirable qui fait tout pour les siens alors que pour moi son comportement est aussi critiquable que celui des "méchants" de l'histoire. On ne peut pas lui enlever le fait qu'elle reste loyale à sa sororité mais par contre, elle utilise tous les moyens à sa portée pour obtenir ce qu'elle souhaite, y compris des moyens qui impactent la vie d'innocents n'ayant rien demandé.

Ça pourrait tout à fait être un parti pris et ça serait génial, d'avoir une héroïne qui bascule vers la folie ou une anti-héroïne, mais ici ce n'est pas le cas. À chaque fois que son comportement est critiqué (avec justesse et souvent par les bad guys de l'histoire d'ailleurs), son fidèle protecteur (un des meilleurs personnages du roman pourtant) vient la rassurer et lui dire qu'ils ont tort, qu'elle fait les bons choix, que ses actes sont justifiés par ses objectifs, qu'elle est la meilleure etc.


Malheureusement, je ne vais pas pouvoir expliquer clairement une des grosses incohérences du récit car je divulgâcherais le tout. Vers la fin, les raisons du plus gros complot de l'histoire sont dévoilées mais ne font pas sens. Pour moi, ça n'explique absolument pas le comportement de la personne à l'origine de ce complot. Ses raisons et son amour/haine pour d'autres personnages ne sont pas du tout logiques et ne font pas corps avec ses actions.


Un dernier chipotage, l'héroïne est éduquée pendant son enfance/adolescence et début de vie adulte pour être la fine fleur des Corbeaux, elle est sensée avoir appris la diplomatie, la manipulation, l'art de la conversation, l'espionnage, etc. Pourtant, un des petits complots de l'histoire réside sur le fait, que oups, elle a fait un accord oral sans penser à le faire à l'écrit donc évidemment, elle n'a pas les preuves dont elle a besoin...



Bref, une histoire qui ne véhicule pas une vision de la féminité et de la maternité positive, une histoire que je ne peux qualifier de féministe ou d'engagée. Je ne peux pas non plus la recommander pour ses complots et ses jeux de pouvoir à cause des nombreuses incohérences.

 

De nombreuses personnes ont néanmoins beaucoup apprécié ce roman, je ne peux que vous conseiller d'aller voir leur chronique pour vous faire une opinion complète.


Mélo