Comparaison : La Mémoire de Babel

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Après avoir dévoré les deux premiers tomes de La Passe-Miroir, il nous a fallu attendre un mois pour lire le suivant. Vous vous douterez qu'on l'attendait avec impatience et beaucoup d'attentes. Ces dernières n'ont pas été déçues ! Nous avons encore plus aimé ce 3ème tome. Preuve que cette saga est vraiment géniale ! D'habitude, le tome 1 est bien, le suivant un peu moins et après ça s’essouffle. Eh bah là pas du tout, l'auteure réalise la prouesse de produire des tomes suivants encore mieux que les précédents.

Tout d'abord, la plume est toujours aussi merveilleuse. Les descriptions nous transportent toujours autant. Ensuite, on découvre une nouvelle arche : Babel. Et quelle arche ! Christelle Dabos a vraiment de l'imagination à revendre. Elle a créé tout un nouveau système pour cette arche, un univers complètement différent, une nouvelle culture. En effet, on plonge dans une arche où les tâches ingrates sont réalisées par des machines, où certains pouvoirs permettent de modifier la gravité et donc d’emprunter des chemins où l'on a la tête en bas. On a trouvé cela formidable. De plus, cette arche-ci est dirigée non par un mais par deux esprits de famille : les jumeaux Hélène et Pollux. La comparaison de ces deux êtres est vraiment intéressante; nous avons affaire à des esprits très différents : l'un est beau et manipulable, l'autre est difforme mais intelligent et ne peut enfanter. D'ailleurs, nous avons beaucoup apprécié Hélène, elle est pour l'instant l'esprit de famille qui a le plus de bon sens et d'humanité. A propos de ces esprits de famille, si Pollux est le père des babéliens de souche, Hélène est la marraine des sans-pouvoirs et des étrangers. On se rend d'ailleurs vite compte que l'arche est une terre d'accueil mais qu'elle n'en est pas moins un état élitiste et de censure. Donc encore un état complet et complexe, réfléchi et bien mis en place. On apprend au passage qu'il y existe vingt-et-une arches, nous n'avons aucun doute sur le fait que chacune existe réellement dans l'imagination de Christelle Dabos, avec ses codes et ses mécanismes.

Nous rencontrons dans cette histoire de nouveaux personnages particulièrement intéressants, en plus de revoir ceux auxquels on était très attachés. Victoire notamment, la nièce d'Ophélie, fait plusieurs apparitions qui nous laissent sentir son importance future. C'est à ces occasions que l'on s'aperçoit que ce tome diffère un peu des précédents dans la structure du livre : les chapitres ne sont plus uniquement centrés sur Ophélie, certains se concentrent sur Victoire. Concernant Ophélie, c'est un personnage qui est encore plus approfondi, on a encore plus d'admiration pour elle, elle qui se contient au lieu de se rebeller, qui est prête à payer tous les prix pour atteindre son objectif. La timidité s'efface, notre jeune fille, devenue femme, s'affirme. Encore une fois, c'est un personnage féminin loin des clichés, et on adore ! Thorn de son côté nous montre encore un nouveau visage. Mais le plus important, c'est leur histoire d'amour. Avec la fin du tome 2, on aurait pu penser qu'Ophélie et Thorn allaient plus ou moins se tomber dans les bras l'un de l'autre, mais NON ! Pas du tout, Christelle Dabos nous fait partager une histoire d'amour originale, toute en finesse et en retenue. C'est très bien mené, ça change !

Avec cette nouvelle galerie de personnages arrivent de nouvelles théories. En effet, si les deux premiers tomes nous apportaient des questions sur Dieu et les esprits de famille, celui-ci nous apporte des réponses sur ces points, mais crée un nouveau bloc de questions, que l'on espère au centre du prochain tome. Cela nous amènera sûrement des réponses sur le pourquoi du comment des arches, et sur l'Autre aussi. Bref, encore des mystères, tous plus profondément enfoui dans les bases de ce monde. Lire la Passe-Miroir, c'est un peu comme plonger vers le centre de la Terre : un premier tome qui nous donne les grandes lignes de la fabrication des arches, et nous donne la piste des esprits de famille, un deuxième qui nous donne quelques réponses sur les esprits de famille et nous indique un filon encore plus profond en la personne de Dieu, et là on creuse encore.

Par ailleurs nous avons été marquées par l'étirement temporel dans ce roman, qui change du tome précédent. Dans le tome 2, nous sommes davantage sur un format d'enquête : dans notre souvenir, toute l'histoire s'enchaîne assez vite, il n'y a pas beaucoup d'ellipse. Ici, d'entrée de jeu, on prend 2 ans et 7 mois dans les dents - un petit rappel de l'attente entre les deux tomes ? - puis la première partie du roman se déroule sur plusieurs mois. On a trouvé que l'on retombait un peu dans le schéma d'attente du tome 1, à savoir que l'on prend du recul sur le quotidien de notre héroïne, un peu comme dans la phase où elle est valet au Clairedelune. Ça peut sûrement lasser certains, nous en revanche ça ne nous a pas dérangé le moins du monde.

Pour conclure, on sait qu'on vous bassine avec cette saga, que ce soit sur Youtube, Instagram ou les Blogs : c'est que ça vaut peut-être le coup d'essayer. Après tout, le premier tome est sorti en poche, le deuxième c'est pour bientôt, si ce n'est déjà fait. Vous n'avez plus d'excuse. Puis rien que pour la beauté des objets, le collectionneur se laisserait tenter. Alors, on parie sur la couleur de la prochaine couverture ?

N'hésitez pas à aller voir la vidéo de notre chaîne YouTube que l'on a fait sur le sujet !

Méli & Mélo

La chronique sur le tome 2, c'est par ici !

La chronique sur le tome 1, c'est par ici !